Nos silences monstrueux.
2019-05-05

Aujourd’hui le soleil nous fait du bien.
Le soleil réchauffe mes doigts.
Suite à mon changement de vie annoncé, j’ai posé mes yeux sur chacun de vos noms.
Suite à tout ça, j’ai apprécié le meilleur des réseaux sociaux mais j’ai constaté la dérape du pire aussi.
Cette semaine, avec la mort d’enfer de la fillette de Granby,
j’ai vu les plus belles lignes de tendresse angélique et de bonnes prises de conscience.
Mais j’ai vu aussi les couteaux de la haine; tranchés les préjugés, un par un, sans nuances, sur tous les travailleurs sociaux du Québec. Sur l’école. Sur les voisins.
La mère. Les grands-parents! À mort la DPJ!
On déposait des toutous et on arrachait le coeur des fous!
À un point tel que notre méchanceté m’a fait peur.
J’ai vu des photos. Hier j’ai vu le frère du père. La mère. La belle-mère…
Une télévision ne fait pas mieux. Elle décrit ça comme le scénario d’un film d’horreur.
Hier. Même mon cordonnier m’a fait peur en posant la fermeture de mon sac.
Trop volubile le jeune cordonnier! Trop.
En prenant ses grosses pinces pour serrer l’agrafe, il m’a dit:
« Laissez-moi le père de la fillette 15 minutes et je vais lui arracher les ongles un par un avec ma paire de pince.
Il m’a dit: C’est un monstre tabarnak!
Le premier ministre Legault nous l’a dit que ¨ca prend un monstre pour faire ça » et il a bien raison! Je l’aime lui! «
Je vais vous exempter la suite. Et ce qu’il m’a dit de la belle-mère et ce qu’il lui ferait.
Mais j’avais juste hâte qu’il finisse de poser mon zip pour que je décrisse.
Et sa maudite machine ne prenait pas Flash Interact. Le payer a été trop long!
Je réfléchissais à tout ça en revenant de là.
Je peux comprendre la rage qui peut nous passer par la tête.
Nous sommes tous meurtris et affligés par cette affaire
qui n’a pas de nom pour décrire l’atrocité.
Mais s’abreuver de la haine n’est pas une solution.
Mercredi dernier. Quand j’ai lu le texto du premier ministre
qui parlait de ces concitoyens comme des monstres.
Je me suis dit: Pour faire des monstres Francois,
il faut un système monstrueux.
À toi Francois, de combattre le monstre maintenant!
Je rejoins le chroniqueur Patrick Lagacé ce matin dans LaPresse.
J’en rajoute.
Ce système monstrueux, c’est nous qui l’avons créé.
On ne l’a pas amélioré le système. Au contraire!
On l’a charcuté d’un gouvernement à l’autre.
Les meurtriers de la petite fille de Granby ne sont pas des monstres.
Ce sont deux humains qui souffrent de maladie mentale grave.
Et nous le savions à part ça.
Et combien il y en a comme eux ce matin?
J’ai une amie qui s’occupe de cette clientèle avec des moyens de crève faim.
Elle est fatiguée en plus. Tannée elle-avec.
À bout de force!
Vous savez bien monsieur le premier ministre que…
Quand il faut couper; parce que les finances de l’Etat ne balancent pas,
eh bien, on tranche dans le silence. Là ou ça fait le moins de bruit.
Dans le silence de la maladie mentale.
Dans le silence de la souffrance parentale.
Dans le silence des maisons pour femmes violentées
Dans le silence des familles d’accueil qui ferment
parce qu’elles avaient plus besoin d’aide que de maudites paperasses à remplir.
Dans le silence des maisons de vieux qui ferment une après l’autre!
Dans le silence de la maladie mentale meurtrière.
Dans nos silences monstrueux…
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